Après l’opération à ciel ouvert on est immobilisé par un plâtre pendant 3 semaines avec le pied penché vers le bas. Ensuite on change de plâtre en redressant le pied à angle droit pour encore 3 semaines.
Pour ma deuxième opération, j’ai gardé le même plâtre tout le long pendant deux mois. Hygiéniquement c’était horrible surtout pendant une canicule et qu’on transpire de partout sans rien faire.
Un petit conseil pour les moments où ça gratte à l’intérieur du plâtre, j’utilisais une baguette. Il me restait une paire de baguette après un wok a volonté, je l’ai divisé en deux et j’ai utilisé la partie cassée qui est un peu plus rugueuse pour gratter. Ça concerne surtout ceux pour qui on a rasé les poils.
Pour moi l’immobilisation est l’étape la plus difficile car on est très limité dans ce que l’on souhaite faire : chercher à manger (même chercher n’importe quoi), monter descendre les escaliers, aller au toilette, prendre une douche, etc.
S’il a des gens autour pour aider c’est bien, mais il y en a qui n’ont pas forcément ce luxe et même les gens ne sont pas forcément là tout le temps, il faut alors se débrouiller.
Pour manger, ce qui est relou c’est que la cuisine est situé d’un côté, la table à manger d’un autre côté, et entre les deux quelques pas à faire mais impossible de transporter une assiette de bouffe alors qu’on marche avec des béquilles. Idem pour aller chercher une bouteille d’eau, quoique la bouteille on peut la faire trainer par terre. Ma méthode c’était de manger direct à la cuisine sur le plan de travail et pour transporter l’assiette du micro onde à l’endroit souhaité il suffisait de la faire translater. Une petite astuce lorsqu’on veut avoir les deux mains libres pour transporter des choses qui sont juste à côté, c’est d’installer une chaise au milieu et poser son genou dessus. On peut ainsi avoir un appui stable et lâcher les béquilles.
Transporter des choses d’un point A à un point B
De même qu’avec l’assiette lors du repas, il est difficile de transporter quelque chose lorsqu’on a les mains occupées avec les béquilles et qu’il n’y a personne pour aider. Ma technique c’était d’utiliser un sac à dos. Cela m’arrivait notamment pour transporter ma caméra, mon ordinateur portable, bouteille d’eau.
Aller aux toilettes
Alors pour moi les toilettes c’était super relou, surtout quand on a chié, parce qu’après avoir fait son truc on se retrouve avec les mains sales et pour se déplacer on doit toucher les béquilles.
Évidement c’est un problème qui ne concerne que les gens comme moi qui se lavent tout le temps les mains après avoir été aux toilettes. J’essayais le plus souvent possible d’utiliser des toilettes où le lave main était dedans. Sinon soit je fais avec mais je lave les béquilles lorsque je me lave les mains, soit je mettais du papier toilette sur les poignets des béquilles pour empêcher le contact direct. Y’en a peut-être qui vont dire que je suis un ouf…
Prendre une douche
Pour la douche c’est pas évident parce qu’il faut couvrir tout le plâtre afin d’éviter de faire rentrer de l’eau. Au début je couvrais avec un sac poubelle et c’est ce que les infirmières conseillent, mais ce qui me gêne avec cette méthode c’est qu’au bout d’un moment le pied étouffait, et par conséquent transpirait également. Ma technique était de mettre un tabouret dans la baignoire, je m’assois dessus et fais sortir le pied blessé en le posant sur le bac à linge sale, et en couvrant avec le rideau de douche. Le pied était couvert et pouvait tout de même respirer.
Après la douche il faut faire attention car si le sol est mouillé c’est dangereux d’utiliser les béquilles pour s’appuyer, ça glisse !
Les escaliers
Ma chambre étant au premier étage, je devais tous les jours monter et descendre les escaliers à plusieurs reprises : les toilettes avec lave main sont au RDC, le repas, la télévision. Et les escaliers sont plutôt étroits avec des marches à hauteur non négligeable. Donc la plupart du temps je montais et descendais les escaliers sur les fesses lol. C’était bien relou alors j’essayais d’optimiser mes trajets pour en faire le moins possible. Dehors, la hauteur des escaliers est plus faible et il y a plus d’espace donc l’utilisation des béquilles est sans grand problème.
La rupture du tendon d'Achille 